Dans certaines universités, il est possible de passer dans l’année supérieure sans avoir validé l’année en cours (parfois sous réserve d’avoir validé un certain nombre de matières). Par exemple, vous êtes en L1 et vous n’avez validé qu’un seul semestre mais on vous autorise à vous inscrire en L2 ; charge à vous de valider à la fois votre L2 et le semestre manquant l’année prochaine.
Ce statut a un nom barbare, « AJAC », qui signifie « Ajourné mais Autorisé à Composer » (eh oui, ça ne s’invente pas…). Certains disent « Ajourné mais Autorisé à Continuer » (mais c’est pareil).
Avant toute chose : vérifiez que le statut AJAC existe dans votre fac de droit
C’est un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, mais il n’y a pas si longtemps, toutes les facultés de droit françaises fonctionnaient globalement de la même manière et on pouvait échanger des infos et des astuces avec des potes de toutes les villes.
Mais depuis la réforme LRU, c’est un peu le bordel et chacun doit vérifier auprès de son université si tel ou tel dispositif existe. Ainsi, le statut AJAC a été supprimé dans certaines villes donc pas la peine d’espérer l’utiliser si ça n’existe pas chez vous…
Pourquoi le statut AJAC peut vous mettre (grave) dans la merde
Quand on a planté son année, le statut AJAC est forcément attractif : plutôt que de redoubler, on a une chance de sauver les meubles en passant dans l’année suivante et en mettant les bouchées doubles pour colmater les trous.
Mais mais mais mais mais… Faut pas exagérer non plus.
Si vous avez planté une année et qu’il manque tout un semestre, ça veut dire que vous allez devoir vous enquiller une année de dingue avec un semestre particulièrement chargé pendant lequel vous allez vous taper 6 TD plus tous les cours.
Et vous pensez valider tout ça ?
A vouloir tout faire sans faire le tri, vous risquez de tout rater et de vous retrouver encore plus dans la merde que si vous aviez redoublé. Ou alors de vous retrouver dans une situation incroyable du genre faire votre licence en 6 ans parce qu’il vous reste une matière de L1 que vous n’avez toujours pas validé.
Comment le statut AJAC peut être un atout
Si vous optez pour le statut AJAC, vous devez élaborer une stratégie en fonction de votre situation.
Par exemple, s’il vous manque 2 matières l’année d’avant, je vous recommande vivement de vous faire mal au c** et de bosser à fond ces deux matières.
Par contre, s’il vous manque un semestre entier, il ne faut pas rêver : impossible de tout mener de front. Une bonne option est alors de vous concentrer sur la validation de ce semestre, car réussir l’année suivante sans valider ce semestre manquant serait une TRES mauvaise idée.
Ainsi, vous pourriez valider le semestre qu’il vous manque + un semestre de l’année suivante. Dans un cas idéal, vous pourriez aussi valider quelques matières de l’autre semestre, notamment grâce aux rattrapages.
Dans le meilleur des cas, vous validez d’un seul coup vos deux années. Mais ne rêvez pas trop. Dans le cas contraire, vous validez votre semestre en retard + un semestre de l’année en cours et quelques matières du semestre en doublon… et vous passez AJAC l’année suivante.
Oui, c’est fait de bric et de broc, mais parfois, la méthode dick & knife est plus efficace que les grandes théories.
Le bilan final en utilisant bien le statut AJAC, c’est que vous pouvez valider votre licence en 3 ans avec beaucoup de travail (et beaucoup de chance) ou que vous pouvez valider votre licence en 4 ans avec une dernière année assez pépère parce qu’il ne vous reste plus grand chose à valider (du coup vous avez largement le temps de faire un bon gros stage ou de préparer un concours).
Bien sûr, ce n’est pas idéal. Mais c’est toujours mieux que d’échouer en essayant de tout faire et de souffrir pendant 5 ans… voire 6 ans.
Le cas particulier des « licences en 5 semestres »
Il y a quelques universités (je ne vous dirai pas lesquelles, ah ah !) où on peut obtenir sa licence en ayant validé seulement 5 semestres sur 6 (en ayant néanmoins la moyenne sur les 6 semestres). Le cas échéant, le statut AJAC est évidemment une carte à jouer… mais vous ne pourrez la jouer qu’une fois, faites pas les cons !
Nota bene : je ne vous encourage pas à le faire.
Mais si le droit n’est pas votre discipline de prédilection et que vous avez surtout besoin de votre licence pour passer un concours, aller en école de commerce ou que-sais-je-encore, il n’est pas interdit d’exploiter les failles d’un règlement à son avantage. Après tout, c’est aussi ça être un juriste !
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2 commentaires sur « Entre risque et stratégie : devez-vous choisir le statut AJAC ? »