Accumuler les diplômes : un M2, deux M2, trois M2… pour quoi faire ?


Accumuler les diplômes : un M2, deux M2, trois M2... pour quoi faire ?

Dans un marché du travail qui se veut chaque jour plus concurrentiel, on est parfois tenté de se dire qu’un master ne suffit pas ! On pense qu’il faut le tampon de telle ou telle université pour enjoliver son CV, « monter à la capitale » pour lui donner une coloration parisienne ou passer par une école plus sélective pour montrer qu’on fait partie de l’élite.

Hold on, dude ! Faut pas s’exciter comme ça.

 
Evaluer les bénéfices… mais aussi les coûts !

Quel que soit votre choix final (qui vous appartiendra de toute façon), il faut surtout vous poser les bonnes questions, notamment en mettant en balance le coût supplémentaire et l’intérêt concret de la démarche. Par exemple, une année d’études dans une école de commerce parisienne, ce n’est pas seulement 10 000€ d’inscription (ou 20 000 ou 30 000….), c’est aussi :

  • Une année de vie à financer dans une ville particulièrement coûteuse ;
  • Une année pendant laquelle vous n’aurez pas forcément de revenus ;
  • Un décalage d’un an dans la vie active donc dans la retraite, etc.

Présenté comme ça, on peut se dire que c’est une mauvaise idée, pas vrai ?

Ce n’était pourtant pas le but de la démonstration. L’idée était simplement de vous montrer que les « coûts cachés » d’une année d’études en plus ne se limitent pas simplement aux frais d’inscription. Donc en définitive, tout dépend de votre situation, votre projet, vos ressources… bref : de vous.

 
Quel est votre objectif ?

Comme je l’explique dans Chronique d’un étudiant en droit (tome 2), si votre projet est de passer le concours d’attaché territorial ou l’examen du CRFPA pour rester vivre dans votre département (ou pas loin), vous n’avez aucune raison d’investir dans un second master dans une école privée ou une ville onéreuse.

Bien sûr, si votre projet est de devenir un avocat en droit des affaires internationales, le contexte est tout autre. Néanmoins, souvenez vous que la plupart des projets professionnels ne nécessite pas d’accumuler des diplômes comme autant de trophées.

Par exemple, si votre projet nécessite de passer un concours, mieux vaut concentrer vos efforts sur la préparation de cette épreuve que sur l’obtention d’un diplôme supplémentaire : la réussite au concours vous donnera un emploi (et des revenus), ce qui est probablement plus important que de valider un nouveau certificat.

Idem pour la recherche d’emploi dans la plupart des secteurs : il est plus efficace de passer plusieurs semaines à rencontrer des recruteurs qu’à remplir des dossiers d’admissions

Accumuler les diplômes : un M2, deux M2, trois M2... pour quoi faire ?

Après, si vous estimez que votre M2 est trop généraliste ou que vous souhaitez vous spécialiser un peu plus et que vous en avez les moyens, rien ne vous empêche de le faire avec un second M2, en particulier s’il propose un stage long au deuxième semestre, qui est souvent un tremplin performant vers l’emploi.

Par exemple, vous pouvez compléter un M2 généraliste de droit public général par un M2 en droit public des affaires… mais pourquoi n’avoir pas choisi dès le début d’opter pour la seconde modalité ? Si vous pouvez anticiper, vous pouvez sans doute gagner une année.

 
La nouvelle norme multi-diplômes, une réalité ?

En revanche, il y a des cas spécifiques dans lesquels cumuler deux masters est presque un prérequis pour qu’on daigne accorder plus de 5 secondes à votre CV.

Ainsi, pour reprendre l’exemple cité plus haut, si vous souhaitez intégrer un cabinet d’avocats d’affaires internationales, vous n’aurez pas vraiment d’autre choix que de conjuguer deux formations (a priori « complémentaires ») pour faire les yeux doux aux recruteurs. Il conviendra alors de bien choisir votre deuxième établissement sans succomber au marketing, car si le diplôme d’une grande école est un label efficace, l’obtention d’un MBA (qui est un titre non protégé) n’est convaincante qu’en fonction de l’établissement qui le délivre.

Ne faites pas l’erreur de croire que plus est toujours mieux en vous disant que si un master de droit + un diplôme de commerce sont une combinaison gagnante, alors pourquoi ne pas y ajouter un master de macroéconomie et une certification d’analyste financier. Le cumul des diplômes n’est (bizarrement) pas un atout sur le marché du travail !

Avec une liste de certifications longue comme le bras, les recruteurs ne sauront pas quoi faire de vous et vous feront un double-reproche à la fois juste (objectivement) et injuste (à vos yeux) : trop qualifié… mais pas assez d’expérience.

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