En première année de droit, retenez une chose : la méthodologie est votre passeport pour la L2. Aussi surprenant que cela puisse paraître, si vos connaissances sont bancales mais que votre méthodologie est correcte, votre copie peut largement obtenir la moyenne. Mais jamais l’inverse, donc soyez attentif.
Règles générales pour la dissertation
Pour comprendre l’exercice même de la dissertation, comprenez bien de quoi il s’agit : la dissertation est une démonstration. Vous devez donc répondre à une question en déroulant logiquement vos idées pour que la réponse soit claire, nuancée et évidente (tout ça !). Dès lors, ne faîtes pas de conclusion. Dans une dissertation juridique, elle est tolérée si elle apporte un plus mais on s’en passe généralement par convention : nul besoin de répéter de ce que vous avez déjà dit dans votre dissertation !
Pour la rédaction proprement dite :
- Les citations sont à mettre entre guillemets (sinon c’est du plagiat)
- Ne faites pas de paraphrase : la citation fait partie de la dissertation
- N’abusez pas des citations : une par sous-partie suffit
- Les titres des ouvrages doivent être soulignés
- Ne multipliez pas les couleurs, la sobriété est de rigueur
Enfin, notez qu’un adage, même en latin, n’est absolument pas le garant d’une doctrine ou de la vérité. Et dans le même ordre d’idée, les termes latins sont à utiliser quand ils sont courts mais plutôt à éviter lorsqu’ils sont longs. Vous ne brillerez pas en expliquant que nemo auditur propriam turpitudinem allegans…
Une introduction en 4 parties
Ne rédigez pas votre introduction à la va-vite. En volume global, elle représente environ un tiers de votre devoir. Saccagez-la et vous le sentirez passer… dans votre note (entre 5 et 7 points, en fonction du correcteur). Et ce serait bien dommage, car la construction d’une introduction n’est pas bien méchante à retenir.
- l’accroche
- la présentation du sujet
- l’énoncé de la problématique
- l’annonce du plan
L’accroche peut être une citation, un adage latin, un fait d’actualité. L’essentiel est d’accrocher le lecteur, par une formule percutante, un trait d’esprit ou une remarque pertinente. Oubliez l’accroche et le correcteur oubliera un point, c’est mathématique.
La présentation du sujet englobe la définition des termes (lorsque c’est nécessaire), la contextualisation historique ou juridique (ce qui se produisait avant, ou ce qui se produit ailleurs) et tout ce qui permet de situer le sujet. N’oubliez pas de relever les enjeux posés : ils sont la raison de la dissertation.
L’énoncé de la problématique n’est plus ni moins que la question à laquelle vous allez répondre. Formulez-la donc comme telle, en finissant par un point d’interrogation. Vous pouvez aussi utiliser une formule du type ‘il s’agit donc de savoir si…’ mais ne finissez pas par un point d’interrogation le cas échéant !
L’annonce du plan consiste à annoncer les grandes parties de votre démonstration, en faisant apparaître leur indexation par deux symboles très simples : (I) et (II).
Un plan apparent en 4 sous-parties
La particularité de la dissertation juridique par rapport aux habitudes du lycée, c’est que le plan est apparent, et qu’il est composé de deux parties comprenant chacune deux sous-parties. Cela ressemble donc à cela :
I) Titre partie 1
A) Titre sous-partie 1
B) Titre sous-partie 2II) Titre partie 2
A) Titre sous-partie 3
B) Titre sous-partie 4
Essayez de faire des titres explicatifs et percutants : oubliez les verbes conjugués et dites de quoi vous allez parler sans vous perdre dans une obscure métaphore filée ou un jeu de titres se répondant les uns aux autres.
Pour fignoler l’ensemble et vous assurer une note dont vous serez fier : entre les deux grandes parties (et si possible entre les sous-parties), ne négligez pas une phrase de transition qui articule votre plan et démontre que votre raisonnement s’enchaîne logiquement. Si ce n’est pas le cas, revoyez votre plan !
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N’hésitez pas à poser vos questions dans les commentaires de cet article !
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Dans la phase de « présentation du sujet », que pour ma part je préfère appeler « délimitation du sujet », je pense qu’à la contextualisation historique, il est parfois très intéressant d’ajouter des éléments de droit comparé (je pense notamment en L1 au cours de droit constitutionnel qui en est riche). C’est toujours un plus apprécié par les enseignants. N’oubliez pas non plus de citer les éléments théoriques fondamentaux dès l’introduction, quitte à les détailler un peu plus tard.
A cet égard, l’application de la méthode du DLACHAIT peut parfois aider à construire une introduction qui soit assez longue (1/3 du devoir) : http://methodologie-concours.over-blog.com/la-m%C3%A9thode-dlchait-d-introduction-de-dissertation-en-droit-public . Attention cette méthode ne présente pas l’ordre des éléments à mettre dans l’intro, seulement le contenu de celle-ci.
Bonjour, actuellement étudiante en L1, je me posais la question de savoir si les plans thèse/antithèse étaient acceptés pour la dissertation juridique ? J’imagine que ce ne sont pas les plus pertinents mais ils sont toujours pratiques en cas de blocage… J’avais pour habitude de beaucoup les utiliser au lycée et je m’en suis très bien sortie. Merci d’avance pour votre réponse 🙂
Bonjour Marion !
Un axiome dit « thèse, antithèse, foutaises« … ce n’est donc pas une très bonne idée.
Mieux vaut découper ta thèse et ton antithèse dans deux parties distinctes puis les regrouper par thème, ce qui te permet de proposer un plan qui ressemble à ça :
I) Thèse sur le thème n°1 mais… (nuance)
A) Thèse, idée 1
B) Antithèse, idée 1
II) Antithèse sur le thème n°2 mais… (nuance)
A) Antithèse, idée 2
B) Thèse, idée 2
C’est un peu schématique comme cela et il ne vaut pas hésiter à modifier ce plan pour coller au sujet ou à ta démonstration mais cela fonctionnera mieux.
Comme tu peux le voir, cela reprend en fait ta stratégie « thèse/antithèse » (qui est effectivement un dépannage utile) mais en présentant différemment les choses, on fait (presque) croire qu’on a réfléchi 😉
Est ce que on doit presenter les I),II),A)etB) dans le plan de l’introduction
Bonjour Saliou !
Comme vous pouvez le lire dans cet article, il faut l’annonce du plan se trouve à la fin de l’introduction ; elle consiste à annoncer les grandes parties de votre démonstration, en faisant apparaître leur indexation par deux symboles très simples : (I) et (II).
Vous n’êtes pas obligé de faire figurer les sous-parties dans l’introduction… Mais un chapeau doit les annoncer au début de chaque grande partie.
Bonjour !
Merci pour cette méthodologie pertinente qui offre enfin des précisions claires sur la forme d’une dissertation sans tourner en boucle sur le fond comme si il n’y avait que lui qui comptait…
Cela fait du bien d’avoir un »modèle » pour débuter !
Cordialement,
Wen’.